WOUT VAN AERT: "FLANDRES ET ROUBAIX RESTENT MES OBJECTIFS PRINCIPAUX"
Une interview sur la rééducation, l'ambition et l'envie de bosser très dur.

Le 23 décembre à Mol, Wout van Aert fera son retour en cyclocross. Par pur amour de la boue, du sable et du travail acharné, bien que ses véritables objectifs soient sur la route.
Quel bilan fais-tu de la saison écoulée ?
"2024 a été une année pleine de hauts et de bas. Je suis content des moments où j'ai pu être compétitif et obtenir de bons résultats. Cependant, j'ai été trop souvent à l'écart à cause de blessures et de chutes, donc ce n'est absolument pas ma meilleure année."
Quels sont les moments qui te marquent le plus ?
"Les trois victoires d'étape à la Vuelta ont été un moment fort, mais les JO restent sans doute les plus mémorables pour moi. J'ai décroché la médaille de bronze en contre-la-montre. J'ai donc déjà remporté des médailles aussi bien sur route qu'en contre-la-montre. C'était vraiment un objectif important à atteindre dans ma carrière."
Comment as-tu surmonté ces contretemps ?
"Ces revers ne sont pas faciles à surmonter. Après toutes les souffrances du printemps, j'ai rapidement trouvé un nouvel objectif avec le Tour de France et les Jeux Olympiques, ce qui m'a permis de rebondir plus facilement. Mais à l'automne, après ma chute lors de la Vuelta, j'ai eu beaucoup plus de mal à retrouver la motivation. Prendre du temps pour moi et passer du temps en famille m'a vraiment aidé à ce moment-là."
"Heureusement, on s’habitue à tout, y compris au rôle de favori" - Wout van Aert
C'est de là que vient ta motivation ? De ta famille et de tes amis, ou d'autres sources ?
"Ma motivation est intrinsèque. Depuis mon enfance, j'ai toujours voulu être le meilleur dans tous les domaines. Elle revient naturellement, sans que je le veuille ou que je doive faire quoi que ce soit pour la chercher. Si je n'ai pas eu de compétition depuis quelques semaines, cette motivation surgit spontanément et j'ai immédiatement envie de me remettre au travail. Les personnes autour de moi m'aident beaucoup à prendre du recul et à comprendre qu'il y a aussi d'autres aspects à la vie. Elles sont donc essentielles pour maintenir l'équilibre."
Qu'est-ce qui t’aide à garder le focus ?
"C'est une bonne question. (rires) Parfois, tu jettes un œil à ta carrière et tu es vraiment fier de ce que tu as accompli, mais en réalité, tu regardes toujours vers l'avenir et tu te concentres sur les courses que tu rêves encore de gagner. Pour moi, ce sont le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, qui demeurent mes objectifs principaux absolus. Quand j'y pense, je suis prêt à tout faire pour les atteindre."
Tu entames ta 11e saison de cyclocross en tant que professionnel - qu'est-ce qui rend cette année particulière ?
"Les dernières années n'ont pas vraiment changé, car je pratique le cyclocross de manière beaucoup plus limitée qu'auparavant. Mais c'est vraiment devenu un rituel pour moi de m'investir dans le cyclocross l'hiver, afin de bien remplir cette période. Parfois, surtout quand on est blessé, on pense à se reposer pendant l'hiver. Mais rien que d'y penser... ça me démange trop pour ne pas vouloir manquer ce moment. C'est devenu une seconde nature pour moi, mon premier amour auquel je reviens toujours."
"Ma motivation ? Elle est intrinsèque. L'envie de gagner revient naturellement" - Wout van Aert
Ta préparation pour cette saison a-t-elle été différente à cause de ta chute à la Vuelta en septembre ?
"Ma préparation s'est évidemment déroulée autrement que ce que j'avais prévu. J'ai dû me concentrer sur ma rééducation pendant une longue période. Aujourd'hui encore, je travaille à renforcer ma jambe droite pour qu'elle soit aussi forte que ma jambe gauche. Par conséquent, j'ai forcément eu moins de temps pour m'entraîner spécifiquement pour le cyclocross. C'est donc un point d'interrogation concernant ma compétitivité. Mais une chose est sûre, j'ai vraiment hâte d'y être."
Pendant la saison de cyclocross, tu as généralement plus de masse musculaire et de poids que pendant la saison sur route. Est-ce toujours le cas aujourd'hui ?
"Je pense que j'ai effectivement plus de masse musculaire, oui. Ce n'est pas spécifiquement à cause du cyclocross, mais plutôt en raison de la rééducation et des nombreuses heures passées à la salle de sport et chez le kinésithérapeute. Le cyclocross demande un corps beaucoup plus fort, de la tête aux pieds, et pas seulement des jambes, bien sûr. C'est toujours un peu différent de la route."
Lorsque Wout van Aert prend le départ d’une course, il est automatiquement considéré comme l’un des favoris. Comment gères-tu cette pression ?
"Heureusement, on s'habitue à tout, y compris au rôle de favori. L'essentiel est de rester fidèle à soi-même, de savoir quels sont tes objectifs et comment tu abordes certaines courses. En raison des revers que j'ai rencontrés, il est réaliste de viser mon meilleur niveau au printemps, mais peut-être pas dès maintenant. Tant que j'ai cela en tête, je n'ai pas à me soucier de l'opinion publique."
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Julie Vallé